Le projet Regalor II vient d’entrer dans une phase décisive : le forage scientifique destiné à explorer le potentiel d’hydrogène naturel décarboné du sous-sol lorrain est officiellement lancé à Pontpierre (Moselle). Cette nouvelle étape, menée par La Française de l’Énergie (FDE) avec l’appui scientifique du laboratoire GeoRessources (CNRS – Université de Lorraine), composante du Carnot Icéel, marque un tournant majeur pour l’évaluation de cette ressource stratégique.

Un forage inédit jusqu’à 4 000 mètres

L’unité de forage, auparavant positionnée à Lachambre pour des travaux sur le gaz de charbon, a été déplacée sur le site de Pontpierre. Les opérations débutent par un forage vertical jusqu’à 4 km de profondeur, qui durera environ trois mois.

Objectifs scientifiques :

Il s’agit d’une première mondiale, car l’hydrogène analysé n’est pas gazeux mais dissous dans les eaux profondes, ce qui nécessite une approche géologique et physico-chimique totalement inédite.

Le rôle clé de GeoRessources, composante Carnot Icéel

Dans ce volet scientifique de Regalor II, le laboratoire GeoRessources joue un rôle essentiel :

Dirigé par Philippe De Donato, co-découvreur du gisement d’hydrogène naturel lorrain, GeoRessources met à profit plus de dix ans de travaux sur les gaz natifs et les interactions fluide-roche du bassin sarro-lorrain.

La Lorraine, territoire stratégique pour une énergie locale et décarbonée

Le projet Regalor II s’inscrit dans un périmètre d’exploration couvrant 2 254 km² (Moselle et Meurthe-et-Moselle), identifié comme l’une des zones les plus prometteuses au monde pour l’hydrogène naturel.

À ce stade, il ne s’agit que de recherches : l’exploitation ne pourra être envisagée que si la FDE démontre la présence d’une ressource suffisante et si les conditions environnementales, techniques et réglementaires le permettent.

Pour les collectivités locales, comme Pontpierre, les enjeux sont considérables :

Une étape décisive pour la transition énergétique

Le démarrage du forage Regalor II représente bien plus qu’une opération technique : c’est une avancée scientifique majeure qui pourrait repositionner la Lorraine sur la carte mondiale des énergies propres.

Les prochains mois seront essentiels pour confirmer :

Si les hypothèses se confirment, la région pourrait devenir un territoire pionnier dans l’extraction responsable d’hydrogène naturel,une ressource stratégique pour la transition énergétique européenne.