Elle prend la direction du Cerfav, entretien avec Marie-Alice Skaper

Alors qu’elle prend la direction du Cerfav, Marie-Alice Skaper a pris le temps de répondre à quelques questions posées par le Carnot Icéel.

Marie-Alice Skaper est la nouvelle directrice du Cerfav. Cette composante, spécialiste du matériau verre, a rejoint le Carnot Icéel en 2020.

Après 15 ans dans la R&D verre au Cerfav vous prenez sa direction, comment vivez-vous cette prise de fonction ?

J’ai à la fois l’impression d’être arrivée hier, tant le temps est passé vite, et l’impression d’avoir toujours été au Cerfav, tant je suis attachée à l’équipe, aux projets de la structure et à ses valeurs. Je vis donc cette prise de fonction de la meilleure manière qu’il soit, selon mon point de vue, avec envie, enthousiasme et sérénité. D’autant que la transition était préparée depuis près d’un an par Denis Garcia, qui m’avait nommée directrice adjointe à ses côtés.

Bien sûr plusieurs défis m’attendent, notamment liés à l’ampleur des sujets concernant les champs d’activités sur lesquels le Cerfav se trouve : pour la formation, la médiation culturelle et la R&D.

C’est justement cette cohérence d’ensemble qui m’intéresse : comment chaque pôle s’enrichit mutuellement, se complète au niveau de son réseau de professionnels, pour créer un lieu de ressourcement unique pour la filière verre en France.

Le Cerfav est labellisé Carnot Icéel depuis 2020, quelles sont vos ambitions pour le centre en matière de développement partenarial ?

La recherche collaborative est primordiale pour avancer sur nos différents sujets d’études et quasiment dès sa création, le Cerfav a toujours fait partie des réseaux d’innovation. Je suis donc très fière que le Cerfav, seul CRT expert du matériau verre et des procédés verriers en France, ait pu intégrer le Carnot Icéel. C’est aussi une reconnaissance de tous les travaux de R&D que nous avons menés et de notre apport aux artisans, PMI et industriels.

Mon objectif maintenant est d’étendre nos collaborations avec les laboratoires avec lesquels nous développons des projets communs, pour élargir les thématiques de recherche que nous adressons et proposer de nouvelles solutions innovantes aux entreprises.

En 2022 par exemple, nous commençons un projet avec le LRGP sur des matériaux biosourcés pour l’industrie du verre. Ce projet est d’ailleurs soutenu financièrement par Icéel, qui nous permet d’aller sur une nouvelle thématique liée aux matières premières.

2022 est l’année internationale du verre, quels messages portez-vous pour la filière en tant qu’acteur incontournable des arts et procédés verriers ?

C’est un très beau message qu’a envoyé ainsi l’ONU à la filière verre en déclarant cette année 2022 : « année internationale du verre ». Le Cerfav en sera forcément un acteur prépondérant, et beaucoup d’animations sont déjà prévues.

Nous souhaitons valoriser les métiers verriers, attirer les jeunes vers cette filière, qu’ils puissent découvrir ce matériau qu’ils voient partout autour d’eux sans forcément le voir, et sensibiliser le grand public et les professionnels, tant au niveau scientifique que culturel.

Cette année du verre est l’occasion de mettre en lumière la spécificité du Cerfav dans le paysage CRT, lié à un territoire, à la mise en œuvre d’un matériau, à des métiers et savoir-faire que nous veillons à sauvegarder, à transmettre et à valoriser à travers des résidences d’artistes, des expositions, etc… et dans le sillage de ce qui a été développé avec Denis Garcia pour soutenir et porter cette originalité du concept fondateur de plateforme verrière.

Un événement majeur en 2022 sera l’exposition « Verre, 30 ans d’innovation au Cerfav » qui se tiendra au musée des Beaux-Arts de Nancy à partir de mars. Plusieurs animations y seront greffées, comme des rencontres avec des artistes verriers formés au Cerfav ou des démonstrations de soufflage dans notre caravane-atelier, de quoi nous l’espérons susciter de l’intérêt et pourquoi pas des vocations tout en célébrant dignement les 30 ans du Cerfav !