À l’occasion de la journée internationale de la lutte pour les droits des femmes, nous vous faisons découvrir le portrait de Céline Jobard, ingénieure en sciences des matériaux, à l’EEIGM – Halle des matériaux, composante du Carnot Icéel. La Halle des matériaux collabore avec les industriels et les laboratoires de recherche dans le cadre d’expertises et de développements de procédés (brasage, revêtements), en mettant son savoir-faire au service de domaines de pointe (spatial, aéronautique, automobile, énergie, fabrication additive…).
Comment êtes-vous arrivée dans le milieu de la recherche ?
J’ai la chance d’avoir eu un parcours très varié qui m’a mené à mes fonctions actuelles. Je suis technicienne chimiste de formation, et j’ai très vite souhaité m’orienter vers la R&D plutôt que vers les laboratoires d’analyse. Mes stages et premières expériences m’ont permis d’exercer dans l’industrie (ArcelorMittal, PSA, BIC). J’ai ensuite eu l’opportunité d’être recrutée à l’université de Lorraine, où mes fonctions en laboratoire de recherche m’ont permis de développer mes compétences dans le domaine des matériaux. J’ai accédé à mon poste actuel par voie de concours en 2018. Tout au long de ma carrière, j’ai pu suivre de très nombreuses formations qui m’ont permis de développer une expertise au sein des différentes branches du monde des matériaux (métaux, céramiques, polymères), et des compétences sur les nombreuses techniques d’analyses associées.
Quels sont vos missions et vos objectifs au sein de la Halle des matériaux ?
Le rôle de la Halle des Matériaux est d’apporter des solutions techniques et scientifiques aux besoins de l’industrie sur de très nombreuses thématiques en lien avec la science des matériaux, soit via des prestations simples, soit à travers des programmes de développement de plus grande ampleur. En tant qu’ingénieure au sein d’une très petite structure, mon rôle est multiple. Outre les aspects classiques de gestion de projet, de relation client et d’accompagnement technique, je suis également en charge de nombreux travaux techniques: préparation d’échantillons, réalisation d’essais, analyse et mise en forme des résultats…
Étant régulièrement affectée sur des projets comportant une part importante d’innovation, j’assure également de nombreux travaux de recherches bibliographiques et de veille technologique: les connaissances scientifiques et techniques sont ainsi mises à profit pour aller plus loin dans les technologies que nous développons.
Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?
La plus grande chance que nous avons dans ce métier est la richesse et la diversité des thématiques de travail rencontrées (c’est également une des plus grandes difficultés – elle nécessite d’apprendre en permanence !).
Nos clients se tournent généralement vers nous lorsqu’ils n’ont pas trouvé satisfaction chez des prestataires classiques, car la demande est trop atypique: nous répondons présents pour ce genre de besoins, puisque notre polyvalence nous permet de concevoir des essais sur mesure, d’envisager des développements à façon… Ce métier me permet ainsi de mettre à profit ma créativité pour développer des solutions innovantes, ce qui mène parfois à intégrer des matériaux inattendus à des procédés tout à fait classiques ! L’accompagnement technique de start-up dans la conception de leurs produits permet également d’être particulièrement imaginatif tout en apportant une réponse satisfaisante au client.
Les problématiques qui nous sont soumises sont toujours très concrètes, puisqu’elles découlent de besoins nouveaux ou de difficultés rencontrées par les industriels. Contrairement à la recherche fondamentale, il est possible de voir rapidement se concrétiser le fruit de son travail, et c’est une véritable satisfaction d’assister à la résolution d’une avarie que l’on a expertisée, ou à l’industrialisation d’un procédé que l’on a soi-même contribué à développer.
Quelle(s) femme(s) inspirante(s) admirez-vous ?
Probablement sans grande originalité, je dirais Marie Curie, qui a su se faire une place dans le monde de la science à une époque où les femmes avaient tout juste leur place dans les universités !